L'idée de ce roman m'est venue en tête quelques jours après la fin d'écriture de 66 000 mots pour un je t'aime (22 septembre 2021). C'était la première fois que je me lançais dans l'écriture inventive et honnêtement, j'avais tellement la trouille de ne pas être à la hauteur que j'ai laissé un petit mois avant de me mettre à écrire, histoire de laisser maturer le récit dans ma tête et d'obtenir quelque chose de vraiment cohérent !
La première chose que j'ai choisi au sujet de ce roman est son titre. Je voulais qu'il évoque quelque chose dès la première lecture, qu'importe l'interprétation que chacun en faisait. Le mot "domination" peut s'apparenter à beaucoup de choses même lorsqu'on se cantonne simplement au domaine du sexe. D'ailleurs, je parle sans tabou de sexualité et de tout ce qui me passe par la tête en général, – avec respect bien entendu – alors si vous n'appréciez pas cette initiative, je vous invite à stopper cette lecture dès à présent car ici, il est aussi question de sexe. Ceci étant dit, je peux désormais vous expliquer comment les personnages de Krys et Robyn sont nés.
Le caractère arrogant et dominateur de Robyn m'a été inspiré par un mec lambda que j'ai rencontré dans la rue lorsque j'étais encore recruteuse de donateurs, mais cela n'a qu'une très faible importance. En vérité, je voulais que Robyn soit le genre d'homme pour qui la femme est un être suprême, – douée de compétences et d'intelligence au même titre que la gente masculine – malgré son penchant pour la domination sexuelle et son attitude parfois infecte. Je voulais que de prime abord, il ait l'air d'un homme qu'on doit fuir, mais qu'il soit en réalité, un déclencheur de confiance chez la femme. Pour une fois, je voulais qu'un homme médiatisé qui exerce son influence sur le monde, s'en serve pour mettre la femme au devant de la scène, la pousser vers l'acceptation de son corps et par extension, vers l'acceptation de son être intérieur. Je désirais que Robyn soit féministe et convaincu que les femmes peuvent être concernées par de grandes responsabilités et s'en sortir à merveille. En fait, je voulais d'un homme qui soit respectueux de la femme à tous les niveaux et à chaque instant, même lorsqu'il décide de les soumettre car sa priorité est le consentement de sa partenaire. Notre société actuelle compte bien trop d'hommes qui pensent que le consentement est implicite, or, ce n'est pas le cas et ça ne le sera jamais ! Donc je tenais aussi à remettre les choses à leur place concernant ce sujet éminemment important !
Et évidemment, face à ce personnage charismatique, je voulais une femme avec autant de prestance et de grandeur que lui, alors j'ai inventé Krys, cette femme forte et intelligente que rien n'arrête, pas même les épreuves les plus périlleuses de la vie. Dans ce roman, je la décris comme une femme pleine de ressources dont la vie n'a pas toujours été évidente au point de devoir faire des choix que la société se donne généralement un malin plaisir à condamner. Pourtant, Krys s'est toujours donné les moyens d'accomplir ce dont elle rêvait pour sa vie, elle est tombée plusieurs fois, mais elle s'est toujours relevée avec détermination jusqu'à atteindre le prestigieux poste de première assistance du plus grand créateur de mode au monde.
Pourquoi la mode me direz-vous ?
Eh bien croyez-le ou non, mais c'est à cause d'un rêve ! Un matin je me suis réveillée avec cette sensation étrange d'avoir vu l'histoire que j'inventais dans mon rêve et visiblement, mon inconscient avait choisi que mon récit se déroulerait dans l'univers de la mode, donc je n'ai pas voulu aller contre cette instinct. J'ai passé des dizaines d'heures à parcourir la toile à la recherche de réponses à toutes les questions que je me posais au sujet de cet univers que je connaissais seulement de très loin. J'ai toujours beaucoup aimé m'habiller, associer des pièces pour former mon meilleur outfit pour déambuler dans les rues de la vie, mais cela s'arrêtait vraiment là à l'époque, donc il a fallu que je me renseigne. J'ai dû effectuer ce travail à plusieurs reprises au fur et à mesure de mon avancée dans l'histoire, car je la pensais vraiment chapitre par chapitre même si dès le départ, je savais comment ce premier tome finirait.
Au cours de l'écriture de Domination, je me suis plusieurs fois interrogée sur la raison pour laquelle j'avais choisi la mode alors que je n'y connaissais fichtrement rien. Puis à un moment donné, alors que j'écrivais des idées dans mes Notes, j'ai compris quel message je cherchais à faire passer : la mode se doit d'être complètement inclusive car toutes les femmes sont magnifiques et méritent de s'habiller à leur convenance qu'importe la distance qui les éloigne du sol, leur tour de taille, la circonférence de leurs cuisses, leur bonnet ou encore le nombre de calories qu'elles ont décidé de manger à midi.
Et honnêtement, j'ai mis un petit moment avant de trouver mon identité physique et vestimentaire, pendant longtemps je ne me sentais pas à ma place ni dans mon corps ni dans mes vêtements, je n'aimais pas ce que je voyais dans le miroir donc je m'imaginais tous les défauts physiques du monde. Je ne me trouvais pas jolie du tout, je n'aimais pas mes clavicules, je les trouvaient trop apparentes, je n'aimais pas mes cuisses, elles me paraissaient trop grosses. D'ailleurs je galérais toujours à trouver des pantalons qui taillaient bien parce que visiblement, la taille de mon postérieur ne coïncidait pas avec la longueur de mes jambes ni même avec celle de mon tour de taille. Je n'aimais pas mes bras, ils ne concordaient pas avec le reste de mon anatomie. Enfin bref, je n'aimais pas grand chose au sujet de mon corps, il me paraissait globalement chelou d'autant plus que je n'avais pas l'impression de ressembler aux filles qui m'entouraient même lorsque nous portions des vêtements similaires.