Le 2 février 2022, lorsque j'ai commencé à imaginer l'histoire de ce livre, je savais qu'il allait être dur à écrire en raison de l'importance du sujet dont il traite. Je n'ai jamais subi de violences conjugales, mais en tant que Femme et en tant que grande sensible de ce monde, je me devais d'en parler. Pourquoi me direz vous ? Et il y a tant de raisons qui justifient l'existence de cet ouvrage que je ne saurais trop par où commencer. Mais dans un premier temps, je dirais que ce livre m'a été inspiré par la société dans laquelle nous vivons, mais également par certaines personnes plus ou moins proches de moi et pour lesquelles j'avais le devoir de montrer la réalité d'une relation amoureuse jalonnée par la violence. À travers ce livre, je voulais apporter mon soutien à toutes les femmes qui malheureusement, endurent quotidiennement la violence de leur compagnon et finissent parfois par y laisser la vie. Je voulais que l'idée de fuir ce supplice - qu'aucun n'être humain ne devrait avoir à endurer humain - soit moins effrayante pour toutes ces femmes en grand danger et par dessus tout, je voulais leur donner l'espoir d'un lendemain plus lumineux…
Alors j'ai imaginé Tess Selivone-Xisce, une jeune femme extrêmement intelligente complètement mordue de musique et de chant. Son nom est particulier et plus d'une fois vous m'avez interrogé sur sa signification, alors c'est le moment révélation ! En réalité, l'identité de ce personnage est un anagramme de "violences sexistes" car c'est ce dont il est aussi question dans cet ouvrage, donc je voulais que le nom de mon personnage soit au plus près de son histoire. Mais cela n'était pas suffisant, j'ai voulu que cette femme soit surdouée, car c'est triste à dire, mais beaucoup de femmes victimes de violences pensent qu'elles sont stupides de vivre ce qu'elles vivent et/ou de rester, sauf que l'intelligence n'a rien à voir là dedans et il était important pour moi de le signaler de façon claire et non équivoque ! Je voulais aussi montrer qu'une relation pouvait être toxique en raison de la violence des propos tenus et pas uniquement en raison des coups. Tess doit passer par tous les types de violences auxquelles une femme peut-être confrontée et c'est précisément pour cette raison que cette histoire a été difficile à écrire. J'avais l'impression de voir sa souffrance, de l'entendre pleurer, crier, tenter de se défendre, un peu comme si finalement, elle existait vraiment parce que même si Tess n'est que le fruit de mon imagination, j'admets le cœur lourd que j'ai conscience que des milliers de femmes sont dans le même cas. Et comment aurais-je pu être insensible à une telle horreur dans la vie d'une femme qui ne demandait qu'à vivre ?
En toute logique, James, le persécuteur de Tess, devait être aussi sale et couard que ses actions, donc j'ai décidé que son appellation serait liée aux traitements qu'il lui inflige. C'est pourquoi James Bemmafet n'est autre qu'un anagramme de la phrase "Je bats ma femme".
Ensuite, lorsque le nom de mes protagonistes étaient trouvés, il fallait que je trouve comment j'allais écrire l'histoire que j'avais dans la tête. Alors pour la première fois depuis que j'avais commencé à brandir ma plume et probablement en raison du sérieux et de l'importance du sujet que je m'apprêtais à traiter, il fallait que je note aux brouillons les grandes idées que j'avais l'intention d'aborder. Et une fois ce travail fait, j'ai commencé à inventer mon histoire sur l'ordinateur, mais je n'avais pas du tout réalisé que ce livre me prendrait autant aux tripes ! Si vous saviez combien de larmes j'ai versé en écrivant ce livre. D'ailleurs, il m'a demandé tellement d'efforts dans l'émotion que j'ai dû m'y reprendre par deux fois. J'ai envoyé une première version à ma correctrice, mais elle était d'accord avec moi sur le fait que j'avais négligé la fin de son histoire. Pour être honnête, je voulais tellement me débarrasser de la tristesse que je ressentais en l'écrivant qu'à un moment donné, j'ai voulu en finir avec ce livre. Puis, j'ai réfléchi, je me suis souvenue de la raison pour laquelle j'avais écris ce livre au départ, donc j'ai pris une semaine supplémentaire pour faire honneur à ma Tess jusque dans les dernières lignes de son récit et le 31 mars 2022, elle voyait publiquement le jour.
À travers ces 360 pages d'émotions intenses, je voulais pointer du doigt le rôle que jouait la société dans le calvaire qu'endure les femmes en grand danger. Je voulais montrer combien les voisins, les amis, les passants et même la famille, pouvaient se montrer complètement déconnectés d'une réalité qui sautait pourtant aux yeux. Je souhaitais également mettre en lumière la lenteur et la presqu'inaptitude de notre justice à protéger réellement ces femmes qui ne demandent qu'à être prises au sérieux. Et je voulais par dessus tout, inciter les femmes victimes de violences conjugales à libérer leur parole car je pense réellement que la parole peut sauver, c'est d'ailleurs pour cette raison que le 3919 (numéro national d'urgence pour les femmes victimes de violence) figure sur chacune des 360 pages.
J'ai pris environ 10 h à dessiner la couverture de ce roman et je tenais à partager avec vous les différentes étapes par lesquelles je suis passée :
Sauf que je n'étais pas satisfaite alors même que je trouvais le regard de Tess vraiment intéressant sur ce dessin. Alors j'ai choisi de faire un zoom sur la partie de son visage qui m'intéressait le plus. Et pour être tout à fait honnête, je n'aimais pas le rendu du dessin au format portrait, et lorsque j'ai fait le test, le regard de Tess avait déjà fait son effet sur moi, et je me suis dit que mon histoire était encore plus parlante !
Tess Selivone-Xisce est le livre dont je suis le fière car j'y ai mis toutes mes tripes. Je suis allée chercher au plus profond de moi-même les émotions avec assiduité pour les retranscrire avec authenticité sur le papier. Donc j'espère que vous en saisirez toute la portée et mesdames, si l'une d'entre vous passait par là, sachez que vous n'êtes pas seule et que moi, JE VOUS CROIS !
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