Le samedi 8 juillet a eu lieu la marche Adama organisée par la famille Traoré en mémoire d'Adama Traoré, leur frère tué le 19 juillet 2016 suite à une interpellation catastrophique des gendarmes. Cette marche avait lieu à 15 h Place de la République comme elle se devait de l'être et malgré l'interdiction scandaleuse posée par la Préfecture de police de Paris soit disant justifiée par une impossibilité de « mobiliser les effectifs nécessaires » (Source : France Info).
Depuis la mort tragique à Beaumont-sur-Oise (95) du jeune homme alors âgé de 24 ans, la famille Traoré mène un combat sans précédent contre cette injustice dont a été victime Adama, mais également contre tout type de discriminations, de violences policières et pour la justice. Pour rappel, suite à son interpellation, Adama Traoré avait subi un placage ventrale par trois gendarmes qui cherchaient à le menotter, s'en sont suivis des difficultés respiratoires que le jeune homme a signalé : « J'ai du mal à respirer ! » Mais les gendarmes se sont empressés de remettre en question ses dires, ils ont tout simplement ignoré son appel à l'aide. Puis lors de son transfert en voiture jusqu'à la caserne de gendarmerie de Persan, le jeune homme a fait un malaise. Quelle surprise ! Et comme si cela n'était pas suffisant, lorsque les pompiers sont intervenus, le jeune Adama n'avait déjà plus aucun pouls, il était « face contre terre » les mains menottés derrière le dos et les gendarmes ne voulaient dans un premier temps pas lui ôter les menottes car ils le soupçonnaient de simuler (Source : Le Monde).
Ainsi, pour honorer la mémoire d'Adama, la famille Traoré avait à cœur d'organiser comme tous les ans depuis six ans la marche pour Adama. Celle-ci devait avoir lieu à Beaumont-sur-Oise, mais les moyens de sécurité ont été renforcés outrageusement afin de l'empêcher. Donc lors de la conférence de presse menée Place de la République le 8 juillet, Assa Traoré affirmait : « […] Depuis trois semaines, il y a eu trois morts […]. Aujourd'hui on accepte la violence qui vient de l'autre côté, mais on n'accepte pas quand nous on veut s'organiser et quand on veut marcher. Ça, c'est inadmissible et ce n'est pas acceptable et pour nous bloquer, ils ont mis un arsenal de guerre. Hier, depuis deux jours, il y a des hélicoptères sur Beaumont-sur-Oise […] des policiers avec des chiens dans notre quartier. Avec la complicité de la SNCF, ils ont bloqué les trains, ils ont bloqué le bus. […] Nous on marche pour l'injustice et pour la justice, on marche contre l'impunité policière, on marche pour la liberté, on marche pour la démocratie. Aujourd'hui notre liberté est bafouée, aujourd'hui, la France ne peut pas dire qu'elle est dans un Etat démocratique ce qui est faux, on nous a interdit de marcher, les raisons ne sont pas valables […]. Aujourd'hui la France ne peut pas donner de leçon de morale à aucun autre pays, aujourd'hui, sa police est raciste, sa police est violente […]. »